Commentaire du Coran par un philosophe musulman
Sadr al-Din Muhammad bin Ibrahim Shirazi (1571-1640) connu sous le nom de Mulla Sadra et Sadr al-Matalehin, était un philosophe chiite iranien et le fondateur de l’école de philosophie «حکمت متعالیه» (Sagesse Suprême). Il a vécu à Chiraz, Qazvin, Ispahan et Qom, et a passé environ cinq ans de sa vie dans un petit village de Kahak près de la ville de Qom.
Mulla Sadra a présenté son système philosophique dans le livre « Les quatre voyages de l'esprit » (Al-Hikma al-muta‘aliya fi-l-asfar al-‘aqliyya al-arba‘a). Mulla Sadra maitrisait plusieurs sciences mais s'est principalement concentré sur la philosophie. Parmi ses ouvrages, on peut citer le commentaire « Tafsir Qur'an » et le livre « Commentaire du livre Osul-e-Kafi ».
Après l’étude des commentaires de son temps, Mulla Sadra énonce quatre méthodes d'interprétation et appelle une de ces méthodes « la méthode pure de la science », qui est la méthode utilisée par le prophète (pls) et les Imams chiites (as) pour comprendre le Coran. Cette méthode est propre à ceux que Dieu a choisis pour découvrir les vérités, les significations spirituelles, les secrets mystiques et les signes de la révélation. Ces significations spéciales n'endommagent jamais la signification apparente car les significations extérieures sont les conditions et les signes pour identifier et découvrir les significations intérieures du Coran. Mulla Sadra considère cette méthode comme la seule méthode complète pour comprendre les secrets divins et ésotériques du Coran, qui ne peuvent être atteints au moyen de simples règles lexicales ou règles de la syntaxe arabe, car si c’était le cas, tous les érudits arabes auraient dû être capables de décoder le Coran.
Selon lui, il n'est pas possible d'accéder aux vérités intérieures du Coran uniquement par le recours aux règles de la logique et de l’intellect. Pour Mulla Sadra, la méthode d'interprétation la plus importante et la plus fiable, est celle du goût et de l'intuition, reçue à la lumière de la prophétie et de la Wilayat, grâce à des perceptions mystiques dues à la pureté intérieure et à la réflexion sur les significations du Coran.
Il considère les sciences révélées (mystiques) comme les connaissances les plus précieuses, le but ultime et l'essence même du bonheur.
Mulla sadra commence généralement son commentaire par une discussion littérale du verset et présente une liste d'interprétations différentes et même contradictoires d'érudits de la grammaire et de la syntaxe. Parfois, il dépasse cette limite et tente de créer une harmonie entre différentes visions ou de montrer la supériorité de l'une de ces visions, en s'appuyant sur certaines règles de la grammaire arabe.
Dans l'interprétation de Mulla Sadra, ce qui attire l'attention du lecteur, est sa précision philosophique et l’affirmation que le sens de tel ou tel verset lui a été révélé par une inspiration divine « venue du trône divin ».
Le commentaire de Mulla Sadra a été publié dans l'ordre des sourates, en un seul volume, par le Cheikh Ahmad Chirazi. Ses traités ont également été publiés en sept volumes intitulés « Al-Tafsir al-Kabir » et « Tafsir al-Qur'an al-Karim ».
Certains commentaires ont également été traduits en persan. Parmi eux, les commentaires des sourates Al-Waqi’a, Jumu’a, Tariq, Al-Ala, Zelzal et Noor, publiés par Mohammad Khajawi en quatre volumes.
