Lambersart : chrétiens et musulmans pour des dimanches solidaires

10:46 - May 18, 2015
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Paris(IQNA)-Depuis le mois de mars, le centre pastoral Dominique-Savio accueille le dimanche de jeunes migrants pour une journée d’animation organisée par les bénévoles d’associations chrétiennes et musulmanes de Lambersart.

Dans la salle du centre pastoral, autour des tables, une quarantaine de jeunes gens jouent à des jeux de société ou discutent avec des bénévoles de la paroisse catholique de la Sainte-Trinité. Dans l’après-midi, ils iront jouer au foot et au basket. Dans la cuisine, les sandwiches ont été préparés par les dames de la communauté musulmane de Lambersart. Et puis il y a aussi les jeunes de la MEJ, ceux de l’aumônerie de l’enseignement public, les jeunes de Sainte-Odile, les Scouts et Éclaireurs de France qui se sont mobilisés pour cette cause humanitaire : offrir un repas et des loisirs un dimanche par mois à d’autres jeunes gens en proie à un douloureux exil.
Ces jeunes Africains en instance de régularisation sont pris en charge par des associations durant la semaine, explique Henri Soupault paroissien de la Sainte-Trinité mais le dimanche, c’est plus compliqué. Alors, quand le pasteur baptiste Christian De Laroque, qui soutient ces mineurs étrangers isolés, a demandé de l’aide, on a posé la question à l’équipe paroissiale, ajoute l’abbé Jean-François Bordarier. Et la réponse a été oui et les uns et les autres ont décidé de donner un coup de main. La paroisse finance cette action grâce à la quête du jeudi Saint. Les cinq clochers de Lambersart apportent chacun leur contribution. Hier, le dessert était offert par Notre-Dame de Fatima, indique Henri Soupault.
Question d’humanité
Sur le terrain de foot, c’est Hakim avec les bénévoles musulmans de Lambersart qui accompagneront les visiteurs. L’organisation de ces dimanches, c’est aussi à Lambersart, l’occasion pour les musulmans et les chrétiens de se retrouver ensemble. La première fois, c’était lors d’une soirée organisée autour du ramadan et du carême. Alors ils se sont dit qu’ils pourraient bien continuer.
Pour Hakim, agir pour aider « ces jeunes en grande détresse » est une simple question d’humanité. Il remarque d’ailleurs que cette expérience permet « de relativiser le regard que l’on porte sur sa propre existence ». Enfin, il y a « ces liens précieux qui se tissent entre les musulmans et les chrétiens ».
Une « belle expérience de partage » dans l’accueil de jeunes étrangers qui viennent de différentes cultures, souligne l’abbé Bordarier pour qui l’essentiel de cette journée de dimanche demeure : « Éviter à cinquante jeunes de traîner dans la ville toute la journée sans manger. » Et puis « ne pas s’occuper de ces jeunes sans appui, humainement dans une situation invraisemblable, isolés dans un pays étranger, cela ne va pas très bien avec l’Évangile », « ni avec le Coran », glisse Hakim
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