Netflix menacé de poursuites par des pays du Golfe Persique

9:32 - September 08, 2022
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Téhéran(IQNA)-Netflix est prévenu. L’Arabie saoudite et ses voisins du Golfe Persique ont demandé au géant américain du streaming de retirer des contenus jugés « contraires aux valeurs islamiques et sociétales », et menacent même de poursuites judiciaires, selon un communiqué publié ce mardi 6 septembre.

En revanche, ce communiqué conjoint des gendarmes des télécommunications de l’Arabie saoudite et des cinq autres membres du Conseil de coopération du Golfe Persique(CCGP) ne précise pas la nature des contenus jugés offensants sur Netflix. « La plateforme a été contactée pour retirer ces contenus, surtout ceux destinés aux enfants », indique seulement le texte.


Les autorités veilleront « à ce que les directives soient respectées par la plateforme et, si des contenus illicites continuent d’être diffusés, elles prendront les mesures juridiques nécessaires », prévient-il. Dans l’immédiat, Netflix n’a pas réagi à cette demande expresse du CCGP.


Les productions LGBTQ + dans le viseur


Reste maintenant à savoir quels sont les contenus ciblés. Selon les médias saoudiens, plus explicites quant aux contenus jugés offensants dans le communiqué des pays du CCGP, il s’agirait surtout des films et séries où apparaissent des personnages LGBTQ +.


La chaîne étatique Al-Ekhbariya a dénoncé « des films et séries pour enfants comportant des scènes promouvant l’homosexualité via Netflix ». Dans un entretien en direct, un avocat a déploré « des scènes très inopportunes et douloureuses pour nos enfants, nos petits-enfants et la génération future. »


Dans une section séparée, la chaîne Al-Ekhbariya a montré des scènes du film d’animation Netflix Jurassic World : La Colo du Crétacé, dans lesquelles deux personnages féminins (Yaz et Sammy) dont les visages ont été floutés, s’embrassent.


Interviewée par la chaîne, une personne se présentant comme « conseiller en affaires familiales et éducation », déplore que des contenus offensants « s’introduisaient dans nos foyers » et que le pays faisant face à « une crise de la censure ».


Sous l’impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, l’Arabie saoudite ne s’est ouverte aux divertissements et aux grands événements mondiaux que très récemment, mais les restrictions politiques et sociales restent très importantes.


En avril, l’Arabie saoudite a demandé à Disney de supprimer les « références LGBTQ » dans le film de Marvel, « Doctor Strange in the Multiverse of Madness », afin d’autoriser sa projection dans les salles du royaume ultraconservateur. Disney avait alors refusé d’obtempérer et le film n’avait donc pas été projeté en Arabie.


En juin, les Émirats arabes unis avaient interdit le film d’animation des studios Pixar, « Buzz l’Éclair », qui contient une fugace scène de baiser entre deux femmes vivant ensemble.

huffingtonpost

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